Définition de MORDANT, ANTE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE -

Prononciation : mor-dan, dan-t'

DÉFINITIONS

1
Qui mord, qui entame.
J'entends crier la dent de la lime mordante
Sémantique : Terme de chasse. Bête mordante, nom donné à certaines bêtes qui se défendent avec les dents ; telles que le sanglier, le renard, le blaireau, le loup, la loutre, etc.
2
Sémantique : Fig. Qui a une qualité corrosive. L'eau-forte est mordante.
Sémantique : Terme de médecine. Chaleur mordante, chaleur du malade qui semble mordre la main du médecin qui le touche.
3
Sémantique : Fig.
Dont la parole mord en quelque sorte, Dans vos discours chagrins, plus aigre et plus mordant Qu'une femme en furie ou Gautier en plaidant
Ils sont d'ordinaire plus mordants que des avocats, et plus emportés que des jansénistes
Le Grammont dont les mémoires ont été écrits par Antoine Hamilton, son beau-frère, était un roué de première classe, avec beaucoup d'esprit et très mordant
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Oeuvr. t. X, p. 234
Le mordant et ingénieux Lucien, un des meilleurs écrivains et des plus beaux esprits du siècle de Trajan et de Marc-Aurèle
de Charles BONNET dans Paling. XXI, 4
Il se dit aussi des choses. . .
. Quand Juvénal, de sa mordante plume, Faisait couler des flots de fiel et d'amertume
Juvénal, élevé dans les cris de l'école, Poussa jusqu'à l'excès sa mordante hyperbole
Le génie déclamateur et mordant de Juvénal
Le poëte, qui a la réputation d'avoir eu quelquefois de tristes salaires pour ses vers mordants
On ne peut pas calomnier ; mais la médisance la plus mordante en dédommage
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Veillées du château t. III, p. 386, dans POUGENS
Mme de Montespan, dans tous ses entretiens particuliers avec Louis, lançait les traits les plus mordants sur le caractère de Mme de Maintenon
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Mme de Maintenon, t. I, p. 239, dans POUGENS
4
Qui fait sur l'ouïe une impression forte et comparée à quelque chose qui mord.
Le son de sa voix était net, plein, bien timbré ; une belle voix de basse, étoffée et mordante, qui remplissait l'oreille et sonnait au coeur

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Car veez cum li peres chastie sun enfant Par mult dulce parole e par aspre e mordant, E mainte feiz le bat de la verge trenchant
dans Th. le mart. 78
2
XIIIe s.
... Se moz i trovés ja mis, Qui semblent mordans ou chenins Encontre les meurs femenins, Que ne m'en voilliés pas blasmer
dans la Rose, 15402
3
XVIe s.
Je ne me suis pas feinct à leur donner des advis paternels et mordants, et à les pincer là où il leur cuisoit
de Michel de MONTAIGNE dans III, 377

Termes proches de MORDANT, ANTE